La démence sénile est un défi complexe pour les patients et leurs familles, notamment lorsqu'elle survient à l'âge de 90 ans. Avec une population vieillissante, il devient essentiel de comprendre cette maladie neurodégénérative et d'identifier les meilleures options de prise en charge.
Cet article aborde la définition et l'épidémiologie de la démence sénile chez les nonagénaires, ainsi que les signes distinctifs, les facteurs de risque, le diagnostic, les traitements et le soutien aux patients et aux familles.
Points à retenir
La démence sénile est un vieillissement pathologique qu’il est important d’identifier le plus tôt possible pour mettre en place une stratégie de prise en charge adaptée.
Il s’agit d’une maladie neurodégénérative qui est dans 60 % des cas la maladie d’Alzheimer.
55 millions de personnes en sont atteintes dans le monde.
Les premiers signes les plus identifiables sont des pertes de mémoire.
La meilleure prévention est d'avoir un mode de vie sain : pas de tabagisme, de l’exercice physique régulier, une alimentation équilibrée, une surveillance médicale des maladies existantes…
Qu'est-ce que la démence sénile ?
La démence sénile est un terme générique désignant plusieurs types de troubles cognitifs liés au vieillissement. Parmi ces troubles, la maladie d'Alzheimer représente plus de 60 % des cas. Les autres formes incluent la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy et la démence frontotemporale. Ces pathologies entraînent une altération progressive et définitive des fonctions cognitives, affectant la mémoire, le langage, le raisonnement et la personnalité.
La démence sénile se traduit par un déclin grave des aptitudes mentales qui a un retentissement important dans la vie quotidienne et les relations sociales.
Le terme de « démence » est un terme qui n’est plus utilisé dans des pays comme le Japon ou le Canada, préférant le terme de « maladies neurodégénératives ».
La prévalence de la démence chez les plus de 90 ans
La prévalence de la démence augmente avec l'âge : environ 5% des personnes âgées entre 71 et 79 ans sont touchées, tandis que ce chiffre grimpe à près de 40% après 90 ans. Cette hausse s'explique par le fait que le vieillissement est le principal facteur de risque pour ce type de maladie.
L’OMS estime le nombre de personnes touchées par la démence sénile à 55 millions dans le monde en 2023, avec chaque année, 10 millions de nouveaux cas.
Les signes de la démence après 90 ans
Les manifestations cliniques spécifiques chez les nonagénaires sont diverses. Les symptômes de démence peuvent inclure :
Des pertes de mémoire importantes, affectant particulièrement la mémoire récente.
Des troubles du langage (aphasie).
Des difficultés à réaliser des tâches complexes (apraxie).
Une désorientation dans le temps et l'espace.
Des changements de comportement ou de personnalité, comme l'apathie, l'irritabilité ou la suspicion. Cela peut aller jusqu’à de l’agressivité.
Des difficultés croissantes à communiquer.
Des hallucinations ou des idées délirantes.
Progressivement, le comportement de la personne âgée est modifié et entraîne un grand désarroi, y compris pour les proches.
Il est essentiel de détecter les premiers signes, car une prise en charge précoce permet d’instaurer un protocole de soins adaptés à cette maladie.
Savoir faire la différence entre un vieillissement normal et les symptômes de démence
Le vieillissement normal s'accompagne souvent d'une diminution des fonctions cognitives, comme des pertes de mémoire occasionnelles ou une légère difficulté à trouver ses mots.
Cependant, ces changements sont généralement peu marqués et n'affectent pas significativement le quotidien. En revanche, la démence entraîne des troubles plus sévères et persistants, qui nuisent au bon déroulement des activités quotidiennes. La démence sénile est un vieillissement pathologique.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risque pour la démence sénile sont à la fois génétiques et environnementaux. Citons :
- L'hérédité : certains gènes augmentent le risque de développer une démence
- L'âge : le risque augmente avec l'avancée en âge
- Le sexe : les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes
- Les facteurs vasculaires : hypertension, diabète, tabagisme et cholestérol élevé peuvent favoriser la survenue d'une démence
L’évolution de la maladie
L’OMS distingue 3 stades dans l’évolution de la démence sénile :
- Le stade initial
Les signes sont diffus et mal reconnus. Ils peuvent se traduire par un simple stress ou de la fatigue. Les proches peuvent ne pas s’en rendre compte. - Le stade intermédiaire
Les symptômes s’installent et les proches se rendent généralement compte que quelque chose ne va pas, comme les effets des pertes de mémoire, par exemple. - Le dernier stade
Les troubles du comportement sont importants et altère grandement la vie quotidienne : perte d’autonomie, agressivité, etc.
Les stratégies de prévention
Il est possible de réduire le risque de démence en adoptant un mode de vie sain :
Alimentation équilibrée riche en fruits et légumes
Exercice physique régulier
Ne pas fumer
Ne pas être en surpoids
Maintien des activités intellectuelles et sociales
Surveillance des pathologies comme le diabète et l’hypertension
Traitement des maladies cardiovasculaires
Savoir reconnaître la démence sénile
Le diagnostic de démence repose essentiellement sur l'évaluation clinique, comprenant un entretien médical approfondi, des tests neuropsychologiques et des examens d'imagerie cérébrale.
La difficulté est d’identifier le processus graduel qui s’opère dans les attitudes et le comportement de la personne âgée. La vigilance des proches est essentielle sur ce point.
Établir un diagnostic précis chez les nonagénaires peut être difficile en raison :
De la présence fréquente d'autres pathologies (comorbidités)
Du déni ou de l'anosognosie (absence de conscience de la maladie) chez certains patients
Des limites des outils diagnostiques pour détecter les formes précoces ou atypiques de démence
Les personnes âgées commençant à être atteinte de démence sénile ont souvent des attitudes réflexes qu’il est utile de connaître pour mieux les identifier :
Elles ne participent plus à des activités qui leur sont proposées
Elles laissent les autres agir à sa place
Elles cachent leurs difficultés
Elles nient leur état
Elles sont dans un total déni (anosognosie)
Le traitement de la démence sénile
La prise en charge globale du patient inclut des interventions médicamenteuses (pour ralentir la progression des symptômes) et non médicamenteuses (stimulation cognitive, ergothérapie, soutien psychosocial).
Il n'existe actuellement aucun traitement curatif pour la démence. Les médicaments disponibles permettent seulement de soulager temporairement certains symptômes. La recherche se poursuit pour identifier de nouveaux traitements plus efficaces.
Soutenir les patients et les familles
Les aidants (famille, conjoint, amis) jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des personnes atteintes de démence. Ils peuvent bénéficier de formations spécifiques et d'un soutien psychologique pour mieux gérer cette situation difficile.
Des associations et des groupes de soutien existent pour aider les patients et leurs proches à mieux comprendre et vivre avec la démence.
La démence sénile à 90 ans représente donc un défi majeur pour les patients, leur famille et les professionnels de santé. Une meilleure compréhension de cette maladie, associée à une prise en charge adaptée et un soutien aux aidants, est essentielle pour améliorer la qualité de vie des nonagénaires touchés par la démence.